Robert Kiener, un paysagiste à redécouvrir
Passé
Robert Kiener
Étang des Royes, 1939
Huile sur carton, 31.5 x 40.5 cm
MJ.2021.110.1
Musée jurassien d’art et d’histoire, Delémont
Facsimilé
Présent
Rendez-vous sur la balade balisée Jura-24 de Saignelégier!
Futur
Bing
Sans titre, 2024
Image générée par IA
Robert Kiener (1866-1945) est un peintre et illustrateur suisse originaire de Bolligen, près de Berne. Il a étudié à l'École des Arts de Berne et à l'École Nationale des Arts de Paris. En 1890, il est nommé professeur de dessin à Saint-Imier. Sa réputation grandissante lui vaut d'être appelé à Berne en 1903 pour y poursuivre sa carrière dans l’enseignement.
Les alpes bernoises, tout comme les paysages jurassiens, sont des sujets qui plaisent à Robert Kiener. Il excelle dans la représentation des sommets enneigés et des pâturages boisés. Autour de Saint-Imier, on lui connaît des vues du Chasseral, de la Combe Grède, du Cerneux-Veusil et de La Paule, quatre huiles conservées au Musée jurassien d’art et d’histoire à Delémont. Ses œuvres sont également conservées dans les musées de Berne, Aarau et Zurich. Le Musée de Saint-Imier possède également des dessins et des peintures de Robert Kiener. Les paysages bucoliques, les couleurs printanières et la touche moderniste, parfois proche du pointillisme, auraient pu conférer une plus grande renommée à ce peintre qui se situe artistiquement entre Ferdinand Hodler (1853-1918) et Félix Vallotton (1865-1925) et dont la connaissance de l’œuvre reste encore à construire.
En tant qu’illustrateur, Robert Kiener a collaboré avec l’écrivain et nouvelliste jurassien Pierre César (1853-1912) pour plusieurs ouvrages, dont « La Buraliste » (1893) et « Une nuit au Chasseral » (1897). Ces œuvres mettent en valeur la qualité de ses gravures de paysages et de scènes de genre, comme celle représentant Charles et Sylvane, deux amoureux assis dans un paysage romantique de ruines et de végétation.
Dans « Étang des Royes » peint en 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, Robert Kiener nous invite à contempler une nature préservée dans un endroit peu connu des Franches-Montagnes. L’étang des Royes, situé sur la commune de Saignelégier en direction du Bémont, a été créé au XVIIe siècle pour alimenter un moulin à céréales. En 1950, on y prélevait encore de la tourbe. La tourbière de l’étang des Royes est devenue une réserve naturelle en 1969.
Aline Rais Hugi, responsable de la Collection jurassienne des beaux arts
