Carte postale de Saint-Brais

Passé

L. Queloz
Saint-Brais, 1911
Retirage d’une carte postale, 9 x 14 cm
MJ.2016.46.275
Musée jurassien d’art et d’histoire,
Collection Xavier Jobin, Delémont

Présent

Julien Ogi
Sans titre, 2024
Photographie
Photo-club des Franches-Montagnes

Tunnel de la Roche Saint-Jean

En 1815, le territoire de l’ancienne Principauté de Porrentruy intègre la Confédération helvétique et le canton de Berne. Le territoire des Franches-Montagnes forme alors un baillage, puis un district. En plus du plateau franc-montagnard, le bailliage s’agrandit et comprend désormais Soubey, Montfavergier, Saint-Brais, Epiquerez et Epauvillers. Le nouveau territoire ainsi formé compte dix-sept communes. Un grand bailli, appelé préfet dès 1831, se trouve à sa tête et ce, jusqu’à l’entrée en souveraineté de la République et Canton du Jura.

Le développement des infrastructures routières va s’accélérer une fois le canton de Berne rejoint. En effet, ce sont désormais les communes qui doivent financer la construction de nouvelles routes. Les voies de communication des Franches-Montagnes se développent notamment avec la réalisation de la route de la Corniche qui relie les Franches-Montagnes à Porrentruy en passant par le Mont-Repais et le percement du tunnel de La Roche en 1821.

C’est Jean-Amédée Watt (1775-1834), inspecteur général des routes du bailliage de Delémont, qui signale en 1819 l’absence de communication entre le bailliage de Delémont et celui des Franches-Montagnes. Les deux baillis, Johann Rudolf Wurstemberger et Charles-Victor d’Erlach, se mettent d’accord pour construire une route qui relie la vallée au haut-plateau en faisant financer les travaux par les communes des deux bailliages. Les Franches-Montagnes obtiennent que le tracé passe par Saint-Brais pour assurer la liaison avec la route de Saint-Ursanne.

Jean-Amédée Watt est chargé d’en établir le tracé et de diriger les travaux qui sont confiés à une entreprise française, sauf pour le percement de la roche parce que l’entreprise n’avait pas d’expérience en la matière. Le tunnel de la Roche Saint-Jean est alors appelée “Porte de la montagne”, comme en témoigne l’inscription latine apposée sur la galerie à la fin des travaux (le texte est repris du livre de Jacquat et Juillerat).

RR. WURSTEMBERG in Vallis
CA ERLACH in Mont.
Praefecti
Rup. Fract. Porta Aperta
Via facta
MDCCCXXI
Auct. J. A. Watt, Direx.

(Les préfets, Johan Rudolf Wurstemberger dans les Vallées et Charles Victor d’Erlach dans les Franches-Montagnes, ont lancé les travaux, mais la paroi de rocher a été brisée, le passage ouvert et la route construite en 1821 sous la direction de J.-A. Watt.)

Élodie Paupe, responsable du site Jura-24 des Franches-Montagnes

Pour aller plus loin

Jacquat Marcel et Juillerat Claude, Antoine Joseph Buchwalder (1792-1882) : éminent cartographe jurassien, Société jurassienne d’émulation, 2013.