Carte postale de Montfaucon
Passé
Anonyme
Montfaucon, intérieur du village, 1925
Retirage d’une carte postale, 9 x 14 cm
MJ.2016.46.167
Musée jurassien d’art et d’histoire,
Collection Xavier Jobin, Delémont
Présent
Julien Ogi
Sans titre, 2024
Photographie
Photo-club des Franches-Montagnes
Futur
Jura-24
Sans titre, 2024
Photomontage réalisé à l’aide de Photoshop®
Pourquoi « Franches-Montagnes »?
Montfaucon figure parmi les premières localités des Franches-Montagnes mentionnées dans des sources écrites. Le nom de la localité apparaît pour la première fois dans une bulle du pape Innocent II (14 avril 1139) et il s’agit donc d’un des plus anciens villages. Pendant longtemps, la paroisse de Montfaucon couvre toutes les Franches-Montagnes, ce qui explique que celles-ci portent le nom de « Montagne du Faucon » dans les textes les plus anciens.
Au XIVe siècle, la « Montagne du Faucon » devient peu à peu la « Montagne de Muriaux » – ou Spiegelberg dans les textes en allemand. En effet, ce n’est pas à Montfaucon que s’établit le premier seigneur du haut-plateau, mais bien sur les hauteurs de Muriaux.
Une date revient toujours lorsqu’on retrace l’histoire des Franches-Montagnes : 1384. Cette année-là, le prince-évêque, Imier de Ramstein donne une charte de franchise au pays. Cette dernière pose pour la première fois les limites du territoire des Franches-Montagnes qui s’étend de Montfaucon aux Esserts d’Îles (Biaufond) et de Tramelan au Doubs. La charte limite les redevances annuelles que les habitants devront payer pour leurs terres ou maisons d’habitation ; surtout, privilège rare dans les campagnes, elle les exempte de la taille – une taxe seigneuriale arbitraire détestée des paysans. Grâce à la charte, la seigneurie gagne un nouveau nom très flatteur : « la Franche Montagne » ! Il finira par s’imposer. Le pluriel « les Franches-Montagnes » n’apparaît qu’au XIXe siècle.
Élodie Paupe, responsable du site des Franches-Montagnes
Jean-Claude Rebetez, conservateur des Archives de l’ancien Évêché de Bâle
Imaginer le futur
En observant la carte postale ancienne et la vue contemporaine, vous n’avez pas pu manquer la disparition de la ferme traditionnelle au premier plan. Attaque au patrimoine ou évolution normale des centres anciens? Que faut-il protéger, pour quelles raisons et dans quels buts?
La transformation du mini-marché en centre commercial ultramoderne et design relève de la provocation: aucun projet du type n’est projeté dans le centre de Montfaucon. Le contraste entre ce temple de la consommation et le magasin-restaurant qui valorise les produits du terroir de l’autre côté de la route incite à la réflexion.
Rédaction Jura-24
