Moulin dos le Cras et son étang
Vous voilà presque au terme de la balade! Pour atteindre la gare de La Combe, vous pouvez suivre le balisage jaune de Jura-Rando qui grimpe à travers la forêt ou simplement suivre la route.
En sortant du pâturage, sur votre droite ne manquez pas les vestiges du moulin et son panneau explicatif. Si vous avez le temps, faites un détour pour découvrir le bas fourneau médiéval. Sinon, vous pouvez vous contenter de notre éclairage.
Vaches et chevaux: les meilleurs amis du monde?
Les pâturages boisés des Franches-Montagnes sont caractérisés par les animaux qui les parcourent, un mélange de bovins et de chevaux, de race Franches-Montagnes pour la plupart. Ce mélange apporte une image colorée, vivante et joyeuse à ces grands espaces.
L’organisation des pâturages communaux et leur réglementation reposent sur une utilisation traditionnelle qui remonte au XVIIIème siècle.
Du point de vue agronomique, ce mélange d’espèces présente différents avantages. Le premier est que l’on obtient une meilleure qualité de l’herbe lorsque les deux espèces broutent sur la même parcelle par rapport à une surface broutée seulement par des chevaux ou des bovins. Cela est dû à des différences anatomiques, la forme du museau et la manière de prélever l’herbe, ainsi que de comportement qui entraîne une occupation différente du pâturage par les bovins et les chevaux.
Un second avantage se situe au niveau de la santé des animaux. Une grande problématique des animaux au pâturage est qu’ils sont infestés de parasites qui vivent dans un cycle entre le pâturage et leur hôte principal. Il est impossible d’éradiquer les parasites des pâturages, on ne peut que les réduire. Ainsi, des produits de traitement antiparasitaires de synthèse sont utilisés et ils présentent quelques inconvénients : les parasites deviennent résistants et les produits ont parfois des effets négatifs sur l’environnement.
Magie des pâturages ? Cela fait déjà quelques années que les parasitologues ont remarqué que les chevaux et les bovins n’hébergent pas les mêmes espèces de parasites. Lorsque les deux espèces broutent sur le même pâturage, les larves de parasites provenant des bovins ne vont pas infester les chevaux qui les évacuent en les digérant. Ces parasites n’ont donc aucun effet sur leur santé. Les chevaux exercent ainsi un effet « d’aspirateur à parasites » des bovins qui eux-mêmes jouent un rôle « d’aspirateur à parasites » des chevaux.
En collaboration avec l’Institut de Recherche de l’Agriculture Biologique (FiBL), la FRI a conduit des essais scientifiques, mais dans les conditions normales d’une ferme - essais on-farm - en 2019 et 2022 pour vérifier cet effet de régulation du parasitisme. C’était une première en Suisse ! L’effet bénéfique sur les bovins a pu être clairement démontré. Pour les chevaux, les résultats étaient moins clairs et il faudra encore rechercher d’autres solutions alternatives, d’autant plus que les parasites résistants sont déjà très fréquents chez les chevaux !
Véronique Frutschi, Fondation Rurale Interjurassienne
Biotope marécageux

Office de l'Environnement; dessin: Aubin Beuchat

Office de l'Environnement; dessin: Aubin Beuchat

Office de l'Environnement; dessin: Aubin Beuchat

Office de l'Environnement; dessin: Aubin Beuchat
Bas fourneau médiéval
Dans le creux d’une vallée des Franches-Montagnes, les fouilles archéologiques réalisées à Lajoux, précisément à l'Envers des Combes, révèlent le passé médiéval du lieu. Ce site, exploité principalement entre les XIIIe et XIVe siècles, a hébergé plusieurs bas fourneaux de sidérurgie, servant à la production de fer à l'époque. Les datations dendrochronologiques ont affiné la chronologie du site en service entre 1276 et 1395, confirmant son apogée durant la période médiévale, un moment clé de l'intensification de la production sidérurgique dans le Jura.
Le complexe sidérurgique a abrité trois bas fourneaux, mais également d’autres infrastructures nécessaires au travail du fer. Une particularité du site est que la fouille a mis en évidence, en lieu et place du bas fourneau central que l'on s'attendait à trouver à cet emplacement, une importante plateforme quadrangulaire. Un bas fourneau a bien été retrouvé, mais complètement excentré par rapport à cette construction.
L'analyse des scories et des débris métalliques trouvés sur place permet d’évaluer la capacité de production des ateliers à environ 20 tonnes par année pour la région, ce qui correspond à environ 330 kg de fer par atelier. Le fer produit était-il également transformé en objets sur le site? La découverte de différents objets réalisés en fer local plaide en ce sens pour les archéologues, mais les fouilles réalisées à ce jour n’ont pas permis de mettre au jour les vestiges de forges.
Le site est aujourd’hui mis en valeur grâce aux efforts conjugués du Groupe d’archéologie du fer du Jura (GAF) et de la Commune de Lajoux.
Texte adapté de la publication de Ludwig Eschenlohr, “Un atelier médiéval de sidérurgistes: le bas fourneau de Lajoux, Envers des Combes (JU), fouilles 2006-2008”, publié dans les Actes de la Société jurassienne d’émulation, en 2011.
